Date: prev next · Thread: first prev next last
2010 Archives by date, by thread · List index


Le Thu, 30 Dec 2010 12:40:10 +0300
Sophie Gautier <gautier.sophie@gmail.com> a écrit:

Bonjour Andréb,
On 30/12/2010 05:13, andréb wrote:
[...]

Évidemment, cela n'a rien à faire avec ce qui serait facilement compris
par les utilisateurs.

heu ben si, justement.
(Par ex., en français presque tous les programmes et services en ligne
de courriel utilisent le mot «courriel», et presque aucun utilise
"e-mail".)

Peut-être devrais-tu relire le mail de Jean-Baptiste ?.

Alors, pourquoi s'accrocher à une anglicisme, au lieu d'un mot français
plus commode ?

parce qu'il n'est pas connu de la plupart des francophones, dont je 
répète, la majorité n'est ni en Europe, ni en Amérique.

Et pourquoi pas favorisé un français plus facile à l'utilisation qui se
tient bien aux styles et origines français ?

Bien, je comprends que l'équilibre n'est pas toujours claire.

Pour terminer ce fil avec un sourire : j'ai pensé à toi ce matin, 
lorsque que je suis arrivée au marché central, il y avait une pub qui 
s'étalait en 3mx2m au-dessus d'une des portes et qui disait : "Au moins 
vos emails avancent" avec, juste à côté, une photo d'un embouteillage 
typique de la ville. C'est une pub Airtel (opérateur répandu sur le 
continent africain et le bassin indien ). J'essaierai de faire une photo 
la semaine prochaine et de la mettre en ligne :-)
J'ai cherché sur leur site, mais ils utilisent e-mail et la pub n'y est pas.
Et pour finir avec de belles paroles, leur autre site 
http://www.etrelibres.com/, (ils réitèrent Email, mais chuuut ;-)

À bientôt
Sophie

Selon wikipedia :

« Mél. », défini comme le symbole de « messagerie électronique », a été
proposé[9] en 1997 par la Délégation générale à la langue française et
aux langues de France pour préfixer une adresse électronique sur une
carte de visite ou un en-tête de lettre, comme on utilise « Tél. » pour
indiquer un numéro de téléphone[10], et confirmé au Journal officiel du
20 juin 2003, étant précisé que « Mél. » ne doit en aucun cas être
employé comme substantif[6].

Ce qui est orthographiquement extraordinaire... quand, dans la même
foulée, on dit simplifier l'orthographe française de ses scories
historiques et ôter un certain nombre de lettres inutiles... alors,
comme référence, cette institution heu... comment dire ?

Par contre courriel c'est bien, c'est clair, ça mange pas de pain comme
on dit.

Après, si on doit toujours suivre le troupeau des publicitaires, des
entreprises ou des ministères pour définir un vocabulaire (heu... pardon une terminologie), on 
n'est pas sorti de la plaisanterie ni des anglicismes ou plutôt barbarismes. Jetez donc un œil sur 
les écrits d'entreprises ou du ministère de l'éducation nationale (puisque je les connais un peu) 
c'est quand même à se pisser dessus : l'exemple le plus flagrant étant le participe présent employé 
comme substantif.
Et puisqu'on est dans les « amecdotes » (Coluche), dans le style je ne
me remettrai jamais du désormais célèbre "apprenant" (qui d'ailleurs souvent n'apprend pas grand 
chose, mais le premier est sans doute une conséquence du second, à moins que ce ne soit un cache 
sexe) qui fait bien sûr suite aux très policés « malentendant », « malvoyant » etc.
Il furent bientôt suivi par les « sans domiciles fixes » qui devinrent
très vite des « accidentés de la vie ».
Il faut bien avouer que ceux-là n'ont pas de bol d'avoir subi un «
accident de la vie » mais « qu'est-ce qu'on peut y faire » pas vrai (à part un peu de charité - 
chrétienne, musulmane ...laïque ... ou médiatico-showbusinessique - ) ?
Il n'y a pas si longtemps, bien qu'on veuille nous convaincre que
c''était un autre monde qualifié de « vieux », on les appelait les «
exploités » et, évidemment, toute personne saine d'esprit et ayant
développé un Q.I ne serait-ce que légèrement supérieur à celui d'une
huître, se posait immédiatement la question de savoir où se trouvaient
les salopards d'exploiteurs qui foutaient des hommes, des femmes et des
enfant dans la rue ou la misère dans un monde si riche et si prompt à
la gabegie. Et c'était très très gênant tout cela... Tellement même
qu'on a du créer ce formidable nouveau monde de la communication qui a
policé nos mots et déteste tant ceux qui disent plus que les autres.
 
Vous savez tous qu'on pense avec les mots et pas le contraire.
 
Comment faire disparaître les exploiteurs (enfin pas eux, le concept) ?
Faisons disparaître les exploités (enfin pas eux le concept, parce qu'
eux ils auraient plutôt tendance à se multiplier) donc remplaçons le
mot et nous remplacerons la pensée.  Ceci est fait : il faut en gros
dix à vingt ans, soit aux alentour d'une génération. Dans les pays «
jeunes »  (ça aussi c'est du même acabit) une dizaine année suffit vu
la durée de remplacement d'une génération. Voilà le tour est joué. 

Mais comment donc faire en sorte qu'on ne s'en aperçoive pas ? En
discréditant ceux qui le dénoncent ? Facile : la géniale conception
rhétorique de la théorie du complot. Si vous dénoncez la collusion de
fait  (l'alliance objective, s'il reste encore un ou deux marxistes
dans la salle) de certaines catégories, on vous dit : « alors vous
pensez qu'il y a une groupe mondial caché qui dirige tout en sous-main ?
Mais vous êtes paranoïaque ! Il n'y a pas de complot mondial, d'
ailleurs ça se saurait, il ne pourrait rester caché ! » Et voilà dans
la nasse, bien que vous n'ayez jamais dit cela. Classique depuis les
Grecs.
Il n'y a donc plus d'exploités par conséquent plus d'exploiteur et donc
plus d'exploitation et on peut tranquillement et infiniment
pseudo-débattre dans les presses radio, tv, papier et internet du
comment faire baisser le nombre des accidentés de la vie, entre gens «
sérieux » et « spécialistes reconnus » (Il en aurait même des ceusses
qui le chercheraient franchement, alors, oh !). Mais bien sûr ça ne
marche jamais, évidemment quand on pose mal le problème ... Mais on dit
encore pas de pot, pourtant on avait mis le paquet, on s' était «
mobilisé à fond » pour la réussite du « projet ». Argh ! saleté de
sort ;-)
 
Et voilà la force des mots. Alors il vaut mieux faire très gaffe aux
choix qu'on fait, ou qu' on croit faire lorsque d'autres le font à
notre place et imposent ainsi leur « monde ». Et ça n'est certainement
pas le côté pratique ou courant qui peut régler la question, quoiqu'il
en semble.

Dis donc ça faisait longtemps que je n'était pas « intervenu »

La prochaine fois, si vous êtes sages ;-) tonton André vous racontera
comment nous nous sommes tous (en tant que salariés, sous-traitants ou
sous-fifres de tout poli ) enfermés et aliénés à nous-même, grâce à un
mot absolument terrible, car rempli de « positivité » : le « projet
» (encore un belle saloperie et qui colle en plus tiens !) sous la
coupe d'un Directeur des Ressources Humaines ou du marché, selon les
cas. 
En avant première, la question qui tue : pourquoi a-t-on eu besoin de
préciser humaines pour parler des salariés, n'est-ce pas évident qu'ils
le sont ? Je vous rappelle qu'avant ça s'appelait un chef du personnel,
ce qui avait au moins le mérite d'être clair. Que veut-on cacher,
changer... ?

Sur ce, je souhaite à tout le monde de joyeuses fêtes accompagnées de
tous mes vœux, et surtout tenez bon sur vos « projets de vie » !


--
André Salaün
 


-- 
Envoyez un mail à discuss+help@fr.libreoffice.org pour savoir comment vous désinscrire
Les archives de la liste sont disponibles à http://listarchives.libreoffice.org/fr/discuss/
Tous les messages envoyés sur cette liste seront archivés publiquement et ne pourront pas être 
supprimés

Context


Privacy Policy | Impressum (Legal Info) | Copyright information: Unless otherwise specified, all text and images on this website are licensed under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 License. This does not include the source code of LibreOffice, which is licensed under the Mozilla Public License (MPLv2). "LibreOffice" and "The Document Foundation" are registered trademarks of their corresponding registered owners or are in actual use as trademarks in one or more countries. Their respective logos and icons are also subject to international copyright laws. Use thereof is explained in our trademark policy.